vendredi 15 février 2008

La traites des noirs


La traite négrière, bouleversa plus particulièrement le continent africain et fit le nid du racisme, véhiculant l’image d’un Noir inférieur, proche de l’animalité et donc, à ce titre, susceptible d’être acheté, vendu, échangé. C’est au VII° siècle de notre ère, avec l’apparition d’un empire musulman et sa spectaculaire expansion, qu’est né le cadre du système économique qu’on appellera la traite. En terre d’islam, la loi interdisait de réduire en esclavage les hommes libres. L’islam ne remet pas en cause l’esclavage qui existait avant son apparition. Donc on pouvait se procurer des captifs en dehors de l’empire. Jusqu’au début du XII° siècle, Venise fournit les pays du Moyen-Orient en prisonniers païens d’origine slave. Mais la christianisation des Slaves fait disparaître ce commerce. Les musulmans se tournent alors vers les pirates qui effectuent des razzias sur les côtes des pays chrétiens. Un million de chrétiens sont ainsi enlevés entre XVI° et le XVIII° siècle. Durant cette période, les marchés aux esclaves de Tunis, Alger ou Malte sont fréquentés par les acheteurs musulmans aussi bien que par les chrétiens venus fournir en bras pour les galères. Ainsi sont né les premières routes d’un commerce à grande échelle d’être humains. Le monde musulman ne s’approvisionnait pas seulement en Afrique. Il y eut aussi des captifs venus du Caucase, d’Europe de l’Est, ou d’Asie centrale. Mais les africains furent de loin les plus nombreux, et cette tendance ne fit que s’accentuer au fil du temps. Avec la traite se mit en place une justification idéologique de l’esclavage des Noirs, fondé sur des stéréotypes racistes, et des justifications religieuses, comme celle de la malédiction de Cham. Les Noirs étaient censé descendre du fils de Noé maudit par son père : ils étaient donc condamnés à la servitude. Le trafic atteint son apogée au XIX°, avec environs 17 millions de personnes qui sont tenu en esclavage.
Il existait aussi des « traites intérieures » a l’Afrique. En effet, en Afrique subsaharienne les traites intérieures auraient fait 14 millions de victimes, capturées suite à des guerres entre État ou à des razzias. Ainsi, quand commencèrent les « traites atlantiques », un système était déjà en place.
Le trafic changea d’échelle et de destination au XVI° siècle, avec la colonisation des Amériques. Dès les premières années suivant la découverte de l’Amérique, les espagnols asservissent les indiens. Certain sont vendus en Espagne, les autres sont exploités sur place. Pour ceux qui résisteraient, ils sont exécutés. Mais beaucoup des esclaves meurent victimes de maladies, de mauvais traitements et d’épuisement. Cette violence des conquérants hispanique dépeupla vite le continent, créant une pénurie de main-d'ouvrer. D’autant plus que les européens entreprirent de lancer sur place une grande production de canne à sucre par exemple. Il fut alors mit en place le commerce triangulaire. D’abord confidentielle, cette traite des noirs commence véritablement au XVI° siècle en raison de la forte demande de main-d’œuvre des plantation toujours plus nombreuses établies dans les colonie portugaises du Brésil et dans les colonies françaises et anglaises des Antilles et du nord du continent.
Elle devient rapidement la base du commerce colonial et enrichit aussi bien les armateurs que les planteurs.


Le commerce triangulaire comporte trois grandes étapes :
- Les armateurs occidentaux arment des navires dont la plupart sont en médiocre condition. Ceux-ci quittent les ports (Nantes, Le Havre, Bordeaux ou La Rochelle pour la France) chargés de verroterie, d’objets de pacotille et d’armes destinées à servir de monnaie d’échange.
- La flotte gagne les pays de la côte ouest de l’Afrique (Guinée, Sénégal, Mauritanie) où la cargaison est échangée contre des esclaves, le « bois d’ébène », soigneusement sélectionné pour leur bonne condition physique. Ceux-ci sont originaires de peuples habitant l’intérieur des terres. Ils ont été razziés par les tributs côtières reconverties en marchant d’esclaves ou par des trafiquants européens. Ils sont entassés dans les navires aménagés pour transporter un maximum de personne. Allongés et enchaînés, les captifs sont jusqu’à six cents par navire. Le voyage dure de trois à six semaines suivant la destination. Les conditions de transport causent la mort d’en moyenne 20 % des hommes.

- Arrivés en Amérique, les esclaves survivants sont vendus sur des marchés, jusqu’à dix fois leur prix d’achat. Les arrivages sont signalés aux acheteurs potentiels par voie d’affichage. Les navires repartent ensuite vers l’est chargés de marchandises recherchées (canne à sucre, coton, tabac, café, fourrures) qui seront revendues au prix fort en Europe. Une partie des Noirs pris en Afrique étaient aussi envoyés dans les îles de l’océan Indien, sur l’île de la Réunion ou l’île Maurice.

Cette traite devient rapidement la base du commerce colonial et enrichie aussi bien les armateurs que les planteurs.

Les espagnols et les portugais se tournent, depuis le début du XV° siècle vers les marchant d’esclaves africains afin de compenser l’inadaptation des Amérindiens au travail forcé.
De plus, les portugais, lancés dès le début du XV° siècle à la découverte des côtes africaines, en produisirent à Sao Tomé, au large de l’Afrique, avant de s’implanter au Brésil, inaugurant bientôt les première route de la traite. Ces circuits de déportation se mirent vite en place. Les esclaves étaient acheminés par des négriers africains jusqu’aux côtes. C’est alors que commençait une longue traversée des esclaves, qui leurs est pour la plupart mortelle. Le sorts des survivants n’était pas plus enviable : la plupart d’entre eux était dirigé vers des plantations tenus par des colons qui devait remboursés le plus vite leur « investissement ». La moitiés d’entre eux décédés dans les trois années suivant leur arrivée. Cette mortalité très importante rendait la traite indispensable. Il y aurait eut 11 millions d’africains déportés dont 9.5 millions destiné a l’Amérique.
Pour la France et l’Angleterre, cette traite commença plus tardivement. En effet c’est à partir du XVII° siècle qu’ils commencèrent à peupler leurs colonies de captifs africains.
En 1685 fut créé le code noir, qui est un texte consistant a organisé la société esclavagiste. Ont y précise, notamment, les sacrements qui doivent rythmer la vie de l'esclave (baptême, mariage, enterrement), ses droits et ses devoirs, ceux de son maître et les peines graves auxquelles le captif s'expose s'il enfreint ces règles sous forme d’une échelle des peine applicables, allant jusqu’à la mort. (Voir autre partie : « Code Noir ») Ce texte ne doit pourtant pas être prit au pied de la lettre, la seule loi qui régnait vraiment était celle que le maître souhaitait.


Les principaux bénéficiaires du trafic sont les ports de l’atlantique tels que Nantes, Le Havre… et a permit à de nombreux négociants de faire fortune. A la fin du XVIII° siècle les bénéficiaires du système forment un groupe de pression influent lors des mouvements pour l’abolition de l’esclavage.

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